AMATEUR.ICE

Amateur·ice du latin amator est cellui qui aime. Par opposition à la profession, notre amateur·ice ne se définit pas par son passe-temps. Cette notion de « passe-temps » mérite certainement d’être abandonnée car notre amateur·ice en passe du temps et aimerait certainement en avoir plus à disposition plutôt que de « faire passer le temps » avant de se remettre à son emploi rémunérateur. Notre amateur·ice le prend, justement, le temps. Iel le prend et l’étire, iel en profite. Notre amateur·ice essaye, apprend, comprend, s’exécute avec une passion désintéressée. Iel pratique des activités pour le plaisir. 

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Notre amateur·ice s’intéresse et investit un champ par pure curiosité ou soif de connaissance. L’échange d’avis amateur·ices permet une distanciation avec la gravité des expert·es, souvent principale cause de rejet du débat intellectuel. Notre amateur·ice peut être vite découragé·e ou impressionné·e si le contenu d’une introduction au sujet n’est pas suffisamment vulgarisé. Notre amateur·ice a une approche probablement incomplète mais effectuée sur une base commune entre néophytes permettant le dialogue et la compréhension. 

Notre amateur·ice ne pratique pas pour survivre mais pour exister. Ses activités lui permettent de construire un point de vue sur les sujets dont iel· se passionne et de les partager avec d’autres. Notre amateur·ice fait preuve de discernement à l’égard de ses hobbies, iel peut débattre de longs moments pour défendre corps et âme ce qu’iel a su mettre en place.

C’est au nom de valeurs qu’iel met sa propre force de travail à l’oeuvre gratuitement. C’est pour iel seul·e qu’iel s’affaire à apprendre. Mais de nombreuses autres formes de travail gratuit existent dans le monde et ne profitent pas uniquement aux personnes qui les accomplissent. Elles aussi sont justifiées au nom de valeurs comme celles de la famille, de l’amour, de l’art, de la citoyenneté, de la morale, de la religion par exemple.

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à droite: Une des nombreuses plaques photographiques d'Emil Zola, qui photographiait autant qu'il écrivait. 

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